dimanche 29 septembre 2013

Gorille, mon Ami ... 2065 - Le Retour

Qui a lu 2065 ?
Personne !
Excepté mon oncle du Québec, merci Jean-Maurice, welcome les Canadiens et les States.

Dans ma précipitation à mettre ce petit roman en ligne, soutenue par une absence congénitale de motivation pour le bidouillage webmastérien, le vers était dans le fruit, le désastre annoncé !
Cette enfilade interminable de pages à la mise en forme indigente donne, à l'individu normalement  constitué que vous êtes, l'envie de tout, sauf de s'y plonger!

Bref, l'article vient d'être retiré du blog -2065 est mort, vive 2065!

Je vais tenter de vous le faire partager, en douceur, sous une autre forme, à dose homéopathique ... Comme on ressort un vieux livre  familier qui vous a tenu chaud et dont certains passages font encore  écho à votre sensibilité.

Le pitch :
Un moment du récit est prétexte à évoquer, en 2065, la mort du dernier des géants magnifiques, les grands singes d'Afrique de l'Ouest.


Malgré mes 48 ans, je peux rester des heures comme une enfant, devant les vitres des zoos où je ne devrais pas aller, où je vais quand même.
Fascinée  par la présence grave et silencieuse des prisonniers, remuée au plus profond.
D'autres aussi ressentent la même irrésistible attraction. Le silence se fait devant les enclos où les regards humains et les regards simiesques se fichent les uns dans les autres, où les mains se rejoignent parfois contre la vitre, où la buée les rend bientôt invisible l'un pour l'autre.

Pour certains, ces comportements relèveront d'un anthropomorphisme déplacé d'occidentale, d'une sensiblerie de bas étage.
D'autres comprendront cela, ce sentiment d'étrangeté et de proximité à la fois, ce serrement de cœur...

Cet extrait est pour eux,

"La porte du bâtiment principal était gardée par un vieux monsieur au regard délavé assis dans un fauteuil. Diane et Niels s'avancèrent et se laissèrent guider dans la file de visiteurs autorisés à contempler la dépouille du grand singe...

Au milieu d'une pièce encombrée dont on avait camouflé hâtivement le désordre, un gorille immense reposait sur un drap de velours rouge tendu.

Sa fourrure avait été soigneusement lustrée et brillait sous l'éclairage tamisé. Sa tête énorme, noire et ridée, basculait lourdement sur sa poitrine. Ses pattes étaient raidies comme celles des animaux blessés, seules les mains prolongées de doigts épais et les narines encore humides semblaient prêtes à s'animer.
La mort s'était faufilée sous le masque du sommeil.
Il paraissait serein, loin de toute agitation, déjà ailleurs. Le dernier de son espèce avait rejoint la cohorte immense de tous ceux qui l'avaient précédé depuis la nuit des temps.

L'homme et le singe s'étaient séparés pour toujours et pourtant, c'était comme si le vaincu montrait à son aîné, dans un ultime sacrifice, le chemin à suivre.
C'était le dernier.
Il allait devenir pour des milliers d'enfants une image que l'on regarderait souvent au début, puis que l'on oublierait."


mardi 24 septembre 2013

Le Monde des Origines ou l'Origine du Monde

Collage réalisé par Christèle Aubry

Le Monde des Origines ou l'Origine du Monde ?



vendredi 20 septembre 2013

Crispant...Les Lisières - Olivier Adam

Lettre ouverte à Olivier Adam,

Olivier Adam, vous êtes un grand écrivain. On n'obtient pas impunément le prix Goncourt de la nouvelle, le prix France télévision, et le prix RTL...
Je n'ai pas lu vos précédents livres mais j'ai acheté le dernier, "Les lisières", qui fit l'objet d'une critique dithyrambique dans le Monde...

D'emblée, j'ai été séduite par votre style brillant, précis et percutant.
Au bout de quelques chapitres, le charme s'est évaporé et l'agacement a commencé à poindre. J'ai néanmoins lu votre récit jusqu'au bout ... avec tout le respect que je vous dois, j'ai bu la coupe jusqu'à la lie...

Parce que tout ce que vous décrivez jusqu'à la nausée, vous abritant derrière votre hypersensibilité, votre hyperémotivité, votre hypertout  d'écrivain est crispant.
Vos états d'âme ... on est beaucoup à les connaître Monsieur Adam.

La névrose familiale, les affres de l'adolescence, le parachutage dans des villes ou des pays où l'on n'a plus ses repères, la difficulté à communiquer et à aimer, c'est le lot de chacun d'entre nous et c'est l'essence même de la condition humaine...

Vous êtes un écrivain reconnu, vous avez de l'argent, une femmes qui vous aime, des enfants magnifiques en bonne santé, vous vivez au bord de l'océan, vous pouvez voyager où bon vous semble...
Alors de grâce, laissez tomber l'autofiction égotiste et mortifère qui ne grandit ni son auteur, ni ses lecteurs, laissez la aux médiocres !

Olivier, transcendez tout cela, écrivez nous une belle et puissante histoire où vous laisserez vibrer vos tripes mais où vous saurez aussi nous emporter sur d'autres chemins que votre égo...

C'est sûr alors, je vous lirai à nouveau.

Bien sincèrement.

Christèle AUBRY

mercredi 18 septembre 2013

Un peu d'histoire..."Le testament d'Olympe" de Chantal THOMAS

Le pitch : Splendeur et misère d'une courtisane sous le règne de Louis XV (emprunt à Honoré de Balzac qui en d'autres temps, a si bien écrit sur le sujet ...)

1750
Ursule, jeune-fille sans avenir issue de la petite bourgeoisie désargentée de Bordeaux, fuit sa famille pour conquérir la capitale.
Au travers des carnets qu'elle a laissés et des souvenirs de sa sœur Apolline, nous suivons les pas et les ébats de la belle et rebelle Ursule, rebaptisée Olympe, jusqu'à la cour de Versailles.
L'ascension d'Olympe sera fulgurante. Pourquoi ? Parce qu'elle n'aime personne.
Sa chute sera impitoyable pour la même raison. Sans attache, elle finira seule.

De puissants en puissants, parvenue jusqu'au roi, elle triomphe. Reléguée dans le Parc au cerf, gynécée réservé de sa majesté Louis XV où de jeunes tendrons attendent le bon vouloir du souverain priapique, la belle Olympe se laisse attendrir, baisse la garde et se grise.
Elle n'a rien compris à l'affaire.
Elle se méprend.
Le délire érotomaniaque qui peu à peu la saisit annonce la folie et sa perte.

"L'engrossement" tant espéré n'apportera ni l'apaisement, ni la légitimation attendue.
Le bon roi cruel, contenté et bientôt ennuyé, la délaissera pour d'autres plaisirs...

Un magnifique roman historique, une écriture sensible et racée pour une petite histoire dans la grande...

Extrait : ...mon sauveteur d'un soir m'avait oubliée. Moi pas. Il était le bout de corde qui, si j'arrivais à m'y accrocher, me tirerait du marais. J'avais subodoré, à sa rapidité à déguerpir, que l'odeur de merde n'était pas son chez lui. J'avais eu aussi l'intuition qu'il n'était qu'un maillon dans la chaîne des importants. Pas loin du sommet peut-être, mais pas tout en haut...












dimanche 15 septembre 2013

Un livre magnifique "Ceux qui nous sauvent" de Jenna BLUM

Le pitch : Trudy Swenson, universitaire américaine coupée de ses racines, découvre la vérité sur la vie de sa mère Anna, dans l'Allemagne nazie de Weimar, en 1940, et le terrible pourquoi du mutisme de toute une vie.

En dire plus sur l'intrigue de ce livre serait inutile, dérisoire tant il est fort et douloureux.

" Ceux qui nous sauvent", un titre évocateur de naufrage, de rédemption et de dette à venir...
Le livre va plus loin. Puissant dans les chapitres évoquant la vie d'Anna, il nous jette à la figure l'absurdité de notre condition humaine quand justement, plus rien de ce qui nous entoure n'est humain.
Comme Anna, j'aurais été silencieuse, lâche, prête à tout à la simple pensée d'une brute épaisse touchant un cheveu de mon enfant.
Aurais-je aussi eu mon moment de courage quand la générosité et la force d'une autre m'auraient entraînée à relever la tête et à avoir moins peur ?

La face sombre de ce roman ne doit pas occulter sa principale qualité, à mes yeux. Celle de dépasser le manichéisme si tentant dans l'approche de cette époque : la narration nous permet d'adopter le point de vue de ces femmes allemandes, sous le joug d'une dictature qui les dépasse, broyées mais dignes.
En tout cas, très éloignées du cliché attendu de la teutonne blonde, musculeuse et triomphante, tendant sa joue rose et rebondie vers son führer.

Un extrait de cet extraordinaire livre, bouleversant.

" De toutes les horreurs que l' Obersturmfuhrer lui a fait subir, c'est la pire et la plus injuste : il l'a privée de sa capacité à aimer. Tout le monde nait avec ce don. Anna sait qu'elle même le possédait autrefois. Mais à cause de l' Oberstumfuhrer, son cœur n'est plus aujourd'hui qu'un muscle malade et flasque, et il ne lui reste plus que ce lien avec cet homme, parfois intense, parfois non, qu'elle traîne comme une seconde peau.
Ce n'est pas juste qu'il l'ait affectée ainsi, qu'à cause de lui, elle ne puisse aimer sincèrement son époux.
Ce n'est pas juste que son cœur noir soit sous le joug de cet homme pour l'éternité.
Ce n'est pas juste et c'est impardonnable.
Et Anna n'en parlera plus jamais. À personne. Jamais".





vendredi 13 septembre 2013

Prix Goncourt des lycéens : La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert

Un lycéen qui lit, deux lycéens qui lisent, trois lycéens qui lisent ...La vérité sur l'affaire Harry Quebert ... des lycéens fascinés par ce Formidable, cet écrivain adoubé par ceux qui ne lui sont rien, empêché par l'imposture fondatrice réelle ou fantasmée ....

Lycéenne, j'aurais adoré ce livre, je l'aurais dévoré. A l'automne de ma vie, les deux cent premières pages m'ont charmée, je le finirai doucement, sans urgence, en puisant soir après soir dans les minutes que le tourbillon du jour veut bien me laisser...

Harry, c'est un livre sur l'écriture, les lycéens ont de jolis rêves, moi aussi j'ai rêvé.

Et puis un jour, très longtemps après avoir été lycéenne.... un peu plus de deux ou trois pensées sur le papier, un petit roman sans prétention mais qui était le mien.

Je pourrais coller au marketing du cynisme ambiant, plumitive auto proclamée qui sait se moquer d'elle même parce que l'auto dérision....

Et non. Un premier roman, ce n'est pas forcément abouti mais c'est beaucoup de soi, c'est beaucoup de bonheur d'avoir été au bout et ce n'est pas rien.

Aucun effort de création n'est rien.

Je vous propose 2065 à lire. J'avais fait une petite édition à compte d'auteur pour mes proches et j'ai aujourd'hui envie de le partager. Qu'est ce qui peut m'arriver ? Que vous lisiez et que vous échangiez... bienvenus....
Que les premières lignes vous  déplaisent ... vous m'aurez gratifiée de votre interêt et pour cela,soyez remerciés.

À vos tablettes et à bientôt !

Encore un mot, je dédie cette page à mon père adoré qui fut mon premier lecteur et qui me manque tellement.